Activation des châteaux de Dordogne

24-018 - Fénelon


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Activation :
21 Avril 2002 - F5MMF/P


Historique :

Le Sarladais
Au coeur du Périgord noir

"Fénelon jaillit des frondaisons, sur une arête qui domine la rive gauche de la Dordogne, dans une région verdoyante : la Bourriane. Le château surveille la vallée d'assez loin pour être protégé de ses bruits. Il est enfermé dans une double enceinte. La première est en réalité une rampe d'accès tournant autour de la forteresse et corsetée entre deux remparts, l'un intérieur, polygonal, l'autre extérieur, retouché au XVIIe siècle selon les règles de Vauban, avec des cavaliers et des redans ; un châtelet dûment muni de mâchicoulis lui donne accès.

La seconde enceinte est constituée par le terrassement du château ; c'est un polygone irrégulier, muni de deux tours d'angle circulaires et évidées et d'une échauguette à poivrière ; un second châtelet lui donne accès, lui aussi muni de défenses. En vérité, une troisième enceinte se juxtapose aux autres, aménagée au point le plus haut du terrain, inscrivant des communs et, autrefois, les logis des gens d'armes ; des jardins l'occupent et les trois tours d'angle ont maintenant un profil bien pacifique.
 
Mais, si l'ensemble des défenses paraît assez rude, le château est, en fait, plus une demeure de plaisance qu'un château fort, en dépit du chemin de ronde, des mâchicoulis et trous de tir.

C'est que la partie médiévale a été largement retouchée au XVIe siècle et qu'on s'est donné alors de l'air et de la lumière, en crevant les murailles pour y pratiquer des baies à meneaux. En gros, la demeure forme un quadrilatère. Si on l'examine depuis le nord, en perspective cavalière, elle se présente ainsi : le côté sud, le plus important, est constitué par un vaste logis du XVIe siècle entre deux tours circulaires à mâchicoulis, elles-mêmes compénétrées par de grosses tours approximativement circulaires, et plus anciennes ; le logis, posé sur le roc, porte des lucarnes très ouvragées, posées sur des corbelets de mâchicoulis, avec des frontons triangulaires sculptés d'épis et de candélabres.

 Le côté oriental est constitué par des éléments mal liaisonnés : deux tours circulaires des XIVe et XVe siècles compénétrées et un pavillon carre du XVe muni de mâchicoulis ; l'une des tours est celle de la chapelle, mystique oratoire où l'on a plaisir à prier en pensant que Fénelon lui-même y pria, enfant, et peut-être prématurément y pressentit sa doctrine du pur amour.

 L'aile occidentale a réutilisé au XVIe siècle des parties bien plus anciennes et, sans doute, ce qu'il y a de plus antique dans le château ; la soudure entre cette aile et les logis du sud est assurée par une tour circulaire d'escalier, avec une porte en accolade ; un puits très profond est pratiqué contre cette aile de l'ouest. Quant à la partie nord, elle est constituée par une galerie du XVIIe siècle, voûtée d'arêtes, avec une terrasse à balustrade ; on accède à cette galerie, à la cour d'honneur et au château par un escalier à double' développement et un pont-levis. Les toitures du château tout entier sont des lauzes grises, aussi les charpentes sont-elles aussi vigoureuses que pittoresques.

Mais quels furent les seigneurs de cette illustre demeure?
Au Moyen Age, c'étaient des Félénon (la métathèse n'avait pas encore déplacé le l et le n du nom). Pendant les guerres anglaises, ils furent successivement de l'un et de l'autre parti. En 1375, les Français rachetèrent le château et le confièrent à Jean de Massaut. En 1474, Jean de Salignac, pannetier de Louis XI, épouse une Thémines et devient seigneur de toute la Bourriane. Le XVIe siècle sera bénéfique pour la demeure puisque au début du siècle Elie de Salignac répare les logis et que, au cours du siècle, Bertrand de Salignac, ambassadeur successivement au service de Charles IX, Henri III, Henri IV, grand personnage, bien argenté, consacre son escarcelle à revêtir de splendeur cette demeure que Fénelon appellera les «pénates gothiques de nos pères».

C'est ce Bertrand qui construisit l'ensemble avec son actuelle physionomie, qui acheta sans compter meubles et tapisseries. Au siècle suivant, Pons de Salignac épousa en premières noces Isabeau d'Esparbès de Lussan qui lui donna neuf enfants. Devenu veuf, il épousa Louise de La Cropte-Chanterac, qui venait du château de Beauséjour, près de Tocane-Saint-Apre. C'est elle qui, le 6 août 1654 enfantera le jeune François de La Mothe-Salignac, lequel deviendra le grand Fénelon et très vite fera son chemin, aidé par ses deux oncles : François, évêque de Sarlat en 1659, et Antoine, marquis et lieutenant-colonel, qui avait à Paris de hautes relations. En 1780, le château de Fénelon fut acquis par Bouilhac, le fermier général.

En 1815, il fut vendu à un certain Pigner qui y élevait des moutons (on les imagine bêlant dans la grand-salle ... ) et qui le vendit en 1859 à M. de Maleville, père du peintre Lucien de Maleville. Le père et le fils restaurèrent avec piété la demeure, mais elle passa en 1927 au marquis de San Carlos, puis à d'autres, et enfin à M. Agelasto qui, présentement, l'entretient avec beaucoup de goût et de zèle.

Mais, dans les pièces sonores de la demeure et sur les terrasses qui accordent de si belles vues sur la Bourriane ou sur la vallée de la Dordogne, le fantôme que l'on rencontre à chaque pas, c'est celui de Fénelon. Il passa ici sa petite enfance, y apprit a prier dans la petite chapelle, à lire avec son précepteur, à rêver, en galopant sur les chemins de ronde ou dans la tour aux confitures, à s'enorgueillir devant les portraits de famille. Et. quand il quitta le château familial pour aller à Cahors faire ses études, il avait déjà formé sa jeune sensibilité, meublé son imagination et ces pieuses images qui reviendront plus tard sous sa plume quand il écrira les Fables ou le Télémaque. Et reviendront aussi les images de ses soeurs quand il écrira l'Éducation des filles. Je ne sache pas paysage plus évocateur, plus révélateur pour nous permettre de comprendre l'âme de Fénelon avec ses contradictions, ses oppositions, ses antithèses, cette âme où «les contraires ne se combattaient pas», comme disait Saint-Simon."
 

Trafic :

40m - SSB

F2EI, F2PI/M, F3CN, F3JK,

F5AHW, F5AOV, F5AYZ, F5BL, F5BOB, F5BWY, F5FAB/P, F5GYA, F5IBZ, F5ICC, F5IDJ, F5IL, F5IWR, F5IYU, F5JIT, F5JKX, F5JMA, F5JNB, F5JQI, F5JSK, F5JU, F5KAV/P, F5KEG, F5LFX, F5LMK, F5MAX, F5MDF, F5MFU, F5MMX, F5MSU, F5MVM, F5NAQ, F5NCH, F5NPS, F5NYZ, F5NZO, F5OCL, F5OCU, F5PAL, F5PEG, F5PEZ, F5PIQ, F5PJQ, F5PRK, F5RDC, F5RVI, F5SKG, F5TLX, F5TRW, F5UBN, F5UJZ, F5UOF, F5XL, F5ZL,

F6AEM, F6ASB, F6BGV, F6BVB, F6CDS, F6CFT, F6CKH, F6COW, F6COZ/P, F6CXV, F6DKO, F6FCZ, F6FEQ, F6FNA, F6GAF, F6GCP, F6GIE, F6HAF, F6HLE, F6HMJ, F6ICG, F6IGF, F6IPS, F6JOU, F6JUQ, F6KAR, F6LDW,

F8AEJ, F8AOW, F8AXD, F8AZB, F8BDF, F8BMG, F8BMN, F8BOM, F8CFO, F8CFU, F8CKS, F8CQX, F8DGQ, F8JWF, F9MD/P, F9OB, F9XA,

DF1BN, DL2KDW, DL6ATM, DL8AAM, EA1CJD, EA2BT, EA3AOI, EA3FEJ, EA4GZ, EA4YT, EA5BHK, EA5FEQ, EA5FTE, EA5HE, G3PFS, HB9BAB, IK1GPG, IK2RPE, IV3BLS, ON4CAS, ON4CBV, ON4LCY, ON4LDM, ON4ZD, ON5JE, ON5PV/P, ON5UD, ON6WH, ON7PA, ON7RN, ON7ZB.
 

 

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