Cette suggestion a pour but de faire
modifier par l'IARU, certaines recommandations obsolètes, afin de rendre
compatibles la technologie actuelle de nos équipements et une nouvelle façon
de trafiquer.
L'objectif recherché est de proposer à l'ensemble de la communauté
Radioamateur, via les associations des différents pays, un moyen simple,
efficace et gratuit, permettant de réduire considérablement le brouillage
supposé inévitable entre deux émissions adjacentes.
L'autre finalité, est de permettre la cohabitation d'un plus grand nombre de
QSO sur les différentes bandes HF .
Une répartition logique des fréquences permet en outre de proposer aux
opérateurs celles qui ne sont pas occupées et sur lesquelles ils pourront
lancer un appel sans risquer d' interférer avec les QSO adjacents.
Constat:
Depuis des décennies, l'écoute de n'importe quelle bande de fréquence fait
apparaitre un nombre considérable de brouillages entre radioamateurs.
Ces brouillages sont le fait que certains QSO se chevauchent littéralement,
puisqu'ils ne sont espacés très souvent que de 2 KHz, voire moins, alors
qu'il existe sur la bande des espaces paradoxalement non utilisés.
Or, même les plus récents DSP employés dans nos récepteurs sont évidemment
incapables de séparer deux émission SSB dont les spectres HF se recoupent .
Ce phénomène récurent provoque une gène dont l'importance dépend :
1) De l'espacement entre deux émissions,
2) De la force des signaux respectifs,
3) De la qualité des émissions,
4) De la sélectivité des récepteurs, notamment en terme de facteur de forme
des filtres.
Quelques explications:
Adoptons comme postulat qu'un émetteur SSB bien conçu et correctement
employé, utilise un spectre HF de 2,500 KHz, minimum nécessaire à la
transmission de la voix humaine.
Contrairement à une émission AM qui utilise les deux bandes latérales, la
bande latérale non désirée d'une émission SSB est atténuée de 50 dB, ce qui
représente un rapport de 1 à 100.000 !
En théorie, un émetteur SSB de 100 Watts génère 99.99 Watts sur la bande
latérale sélectionnée, et seulement UN MILLIWATT sur l'autre bande latérale,
ce qui est complètement négligeable.
Dans un récepteur, la réjection de la bande latérale non désirée est aussi
de 50 dB, ce qui représente une atténuation énorme.
Dans des conditions normales de trafic, cette double caractéristique
technique rend donc le récepteur réellement sourd au contenu de la
modulation qui s'effectue pourtant sur la même fréquence, mais sur la bande
latérale non désirée. Cela peut facilement être vérifié lors d'un liaison
radio.
Cette particularité technique COMMUNE A TOUS LES TRANSCEIVERS, permet
donc la cohabitation harmonieuse et parfaite de deux émissions SSB, dos à
dos, EXACTEMENT SUR LA MEME FREQUENCE PILOTE THEORIQUE, chacune sur
une bande latérale différente, SANS AUCUNE PERTURBATION RECIPROQUE .
Pour obtenir deux couples de QSO supplémentaires, il suffit de les espacer
de 5 kHz de part et d'autre de cette fréquence pilote, mais en respectant
impérativement le protocole qui consiste à n'utiliser que les fréquences se
terminant par 0,00 kHz ou 5.00 kHz. C'est à dire : 3700 et 3705 kHz, 18140
et 18145 kHz...
En fait, pour ne plus se gêner mutuellement, il suffit de modifier nos
fréquences habituelles de seulement 1 ou 2 kHz pour obtenir des fréquences
"rondes" nous permettant d'utiliser INDIFFEREMMENT L'UNE OU L'AUTRE DES
BANDES LATERALES, en fonction de leur disponibilité. Par exemple, un QSO
sur 7094 kHz et un autre sur 7096 kHz, tous deux en LSB, peuvent très bien
se positionner tous les deux sur une fréquence "ronde" 7095 kHz, l'un en
USB, l'autre en LSB, pour supprimer toute trace d'interférence sans avoir
besoin de "raboter" la bande passante!
Quoi de plus facile !
Ce protocole permet en outre une OCCUPATION OPTIMALE ET COMPLETE de
nos bandes afin d'y établir des QSO TOUS LES 2,5 KHz , SANS ESPACE PERDU
ET SANS CHEVAUCHEMENT, tout en sauvegardant NATURELLEMENT la
largeur minimum du spectre nécessaire à UNE MODULATION SSB DE QUALITE
.
Ce protocole rend donc possible l'installation de quatre QSO sur une plage
de 10 KHz, ou de QUARANTE QSO SUR UNE PLAGE DE 100 KHz !
Cela dépasse largement le nombre de QSO installés aujourd'hui sur nos
bandes.

Exemple typique de la répartition actuelle des QSO LSB sur la bande des 40
mètres en pleine activité un samedi matin. L'absence d'un protocole de
trafic provoque la juxtaposition anarchique de la majorité des émissions.

Exemple d'une occupation judicieuse d'une plage de 10 kHz par quatre QSO.
L'utilisation d'un protocole de trafic USB/LSB au pas de 5 kHz permet
d'alterner les QSO LSB/USB pour éradiquer efficacement tout risque de
chevauchement et d'occuper l'intégralité de nos bandes, sans QRM et sans
espace perdu entre deux QSO, tout en sauvegardant l'indispensable spectre de
2500 Hertz nécessaire au trafic SSB.

Le MEME NOMBRE de QSO idéalement réparti sur la bande des 40 mètres, mais
cette fois, SANS INTERFERENCE !
Alors, pourquoi hésiter à faire l'effort d'améliorer radicalement le confort
de nos liaisons, à moins d'être réellement masochiste !!!
Grace à la précision de nos appareils, il est en effet bien facile de lancer
un appel uniquement sur ces fréquences prédéterminées tous les 5 kHz, en
tolérant toutefois le décalage éventuel de 100 ou 150 Hertz d'un
correspondant qui utiliserait un émetteur basique conçu par lui ou ancien ou
moins précis .
Autre avantage : tous les transceivers relativement récents, disposent d'une
programmation optionnelle au PAS DE 5 KHZ, IDEALEMENT ADAPTEE A CE NOUVEAU
TYPE DE TRAFIC.
Ce procédé permet en effet le balayage très rapide de TOUS LES SEGMENTS
LIBRES OU OCCUPES, d'abord en USB, puis en LSB, ce qui ne nécessite qu' UNE
SEULE manipulation du commutateur USB/LSB lors du changement de mode en fin
ou en début de bande.
De plus, puisque seules les fréquences prédéterminées sont utilisées, il
devient inutile d'affiner le réglage du VFO, ce qui offre encore un réel
avantage en terme de confort d'écoute.
Seul, le réglage du RIT permet éventuellement de syntoniser son récepteur
sur l'émission légèrement décalée d'un correspondant.
Quelles sont les autres solutions?
1) Puisque le spectre conventionnel d'une émission SSB est de 2500 Hertz, il
peut sembler logique de conserver toujours la même bande latérale et
d'espacer de 2,5 KHz les fréquences pilotes des QSO.
Techniquement c'est relativement efficace, mais il subsiste des tonalités
perturbatrices dans le haut du spectre causées par l'émission adjacente.
Cela oblige l'opérateur à réduire la bande passante de son récepteur, donc à
altérer la qualité BF et la compréhensibilité de son correspondant, ce qui
n'est pas le but recherché.
2) En conservant toujours la même bande latérale, une autre solution serait
d'espacer les QSO de 3 kHz afin d'atténuer valablement les interférences.
Pourquoi pas ? Mais, dans ce cas, il serait dommage de perdre 500 Hertz
entre deux QSO et de réduire inutilement le nombre de QSO possibles.
3) Ces deux possibilités sont difficilement exploitables et ne permettent
pas l'utilisation commode d'un pas de 2,5 ou de 3kHz .
Conclusion :
L'adoption d'un protocole de trafic USB/LSB au pas de 5 kHz ne serait-il pas
envisageable dès à présent?
L'antique et sage recommandation qui consiste à écouter avant d'émettre et à
demander si la fréquence est libre avant de lancer appel a largement fait
preuve de ses limites, sauf dans le cas idéal ou vous vous prépariez à
émettre EXACTEMENT sur la fréquence d'un QSO en cours. Le plus souvent
hélas, puisqu'il n'existe pas de règle établie, on s'intercale donc
n'importe où entre deux QSO, on demande si la fréquence est occupée et, sans
réponse, on démarre innocemment un QSO .
Cette méthode empirique attire trop souvent des protestations en raison des
interférences plus que probables, provoquées par et à l'encontre d'un QSO
trop proche. Or, la plupart des brouillages actuels sont involontaires et
inévitables, justement parce qu'il n'existe toujours pas à ce jour le
moindre protocole de trafic adapté à la situation.
Le principe rétrograde qui préconise l'utilisation exclusive d' une seule
bande latérale supérieure ou inférieure en fonction de la bande de fréquence
employée ne se justifie nullement.
Qu'en pensez-vous ?
Vous êtes peut-être satisfait des conditions de trafic actuelles, mais ne
serait-il pas bon de vérifier par vous même la pertinence éventuelle de
cette proposition ?
Si vous estimez au contraire que cette proposition est dans l'esprit du
Radioamateurisme de demain et dans le respect de vos valeurs, alors
exprimez-vous auprès de ceux qui sont censés vous représenter au sein de
l'Union internationale des Radioamateurs (IARU).
Aucune interdiction ne vous empêche dès aujourd'hui, d'expérimenter et de
faire connaître ce protocole de trafic USB/LSB au pas de 5 Khz. Expliquez
bien son intérêt et son extrême facilité à ceux qui peuvent être surpris de
vous trouver sur une bande latérale inhabituelle.
Ne serait-t-il pas temps de prendre enfin une décision commune si vous êtes
excédé de ne pouvoir comprendre une station DX ou QRP parce qu'il y a un OM
qui lance appel à 1 ou 2 kHz ou par le fait que votre QSO habituel soit
bêtement et systématiquement perturbé par un autre QSO trop proche et dont
la fréquence "inamovible" a été choisie par le plus grand des hasards il y à
25 ans !
Or, il est tout à fait possible d'éviter ce genre de perturbation sans
recourir à l'utilisation d'une puissance HF démesurée, complètement inutile
dans la plupart des liaisons locales ou DX .
L'avenir du Radioamateurisme n'implique-t-il pas une nouvelle ouverture
d'esprit laissant de côté les habitudes et les mentalités d'un autre âge ?
C'est tout simplement une réponse de bon sens qui sera susceptible de donner
une nouvelle image du monde Radioamateur.
Mais cela dépend aussi de vous !
Bien cordialement.
Christian DAZENIERE, F5ZN.
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